Le jugement rendu hier par le président du tribunal correctionnel de Bruxelles sanctionne des faits graves et d'autant plus inadmissibles qu'ils ont été commis par des policiers. Sur le banc des accusés, quatre inspecteurs de la zone de police Bruxelles-capitale-Ixelles étaient poursuivis pour faux et détention arbitraire. L'un d'entre-eux était également poursuivi pour traitement inhumain. Ils ont été condamnés respectivement à un an, dix mois , dix mois et cent cinquante heures de peine de travail , chacune avec sursis. Pour Maître Nathalie Gallant, avocate du principal prévenu, "c'est un jugement qui rappelle qu'en tant que policier on se doit d'être encore plus irréprochable".
En 2013, cette patrouille de police avait embarqué deux étudiants qui faisaient la fête dans un bar proche de l'ULB. Suite à une altercation avec le portier de l'établissement, les policiers les emmènent alors dans le Bois de la Cambre pour leur apprendre, à "respecter les injonctions des policiers". Une fois arrivés dans un endroit sombre, à proximité d'un étang, Benjamin Chamblain et Germain Misson reçoivent des coups, et subissent des humiliations. Ils devront se mettre à genou. Pris de panique, l'un d'entre eux tente de s'enfuir mais ne réussit qu'à faire trois pas avant d'être rattrapé et frappé à nouveau. L'un des policiers lui demandera d'enlever son manteau et son pantalon et de sauter dans l'eau, ce que le jeune homme refusera. Les policiers abandonneront ensuite les deux étudiants dans le bois.
Quelques jours plus tard, Germain et Benjamin déposeront plainte au Comité P (la police des polices) sans grand espoir, alors, de voir le dossier renvoyé devant un tribunal. Pourtant, l'un des policiers mis en cause finira par reconnaître qu'il "a ressenti un certain malaise ce soir là, même qu'il a manqué de courage pour s'opposer à ses collègues". Devant les enquêteurs, ce policier finira par craquer et racontera ce qui s'est passé...
Trois ans plus tard, Les étudiants n'ont rien oublié de cette terrible nuit, mais ils souhaitent à présent tourner la page. Pour Benjamin Chamblain : "le jugement est juste, ils ont reconnu leur erreur, maintenant, c'est du passé!"
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